Quels sont les principaux lieux à isoler dans un logement lors de travaux d’isolation thermique ? On fait le point pour savoir par où commencer quand on fait des travaux de rénovation en appartement ou dans une maison et les solutions les plus efficaces pour obtenir les meilleures performances énergétiques.[toc]
Les lieux à privilégier en isolation thermique
Malgré tous les avantages de l’isolation thermique en habitation, le coût des opérations peut en rebuter plus d’un. Si votre logement n’a jamais fait l’objet de travaux de rénovation et que sa construction date d’avant les années 2000, le budget à consacrer aux travaux d’isolation peut être conséquent. C’est pourquoi la réalisation peut se faire sur plusieurs années. Cependant, il vaut mieux commencer à isoler en priorité les endroits les endroits les plus sensibles au transfert de chaleur, soit les plus énergivores, pour réduire sa consommation. Parfois, un seul endroit parfaitement isolé peut faire gagner un indice de plus sur la performance énergétique de l’habitation.
Selon l’Adème, les taux de déperdition thermique dans un logement mal isolé correspondent à :
- Les toits et combles : Entre 25 et 30%
- Les murs de façade, les infiltrations d’air, la ventilation : Entre 20 et 25%
- Les parois vitrées : Entre 10 à 15%
- Les planchers bas : Entre 7 à 10%
- Les ponts thermiques : Entre 5 à 10%
Dans une maison
Dans une maison, la toiture ou les combles perdus ou aménagés sont les premiers endroits à isoler, la chaleur ayant tendance à remonter vers le haut. La température extérieure en hiver étant inférieure à celle d’une maison, l’énergie se déplaçant du chaud vers le froid attire la chaleur vers l’extérieur. C’est pourquoi les murs de façade sont particulièrement exposés au froid et constituent le deuxième endroit prioritaire à isoler. Une bonne isolation des toits, murs et fenêtres peut déjà réduire 6O % de pertes thermiques.
Dans un appartement
Dans un appartement, on va plutôt prioriser l’isolation des fenêtres et des portes, les principaux travaux d’isolation étant réalisés au niveau de la copropriété. En revanche, si le chauffage est individuel, l’isolation des murs périphériques est le deuxième lieu à privilégier pour réduire la consommation de chauffage, donc d’électricité ou de gaz. Cette solution permet également d’améliorer le confort acoustique, difficile à trouver dans un immeuble. Batiment collectif.
Travaux d’isolation thermique selon les lieux à rénover
Suivant les endroits à isoler dans un logement, on doit se diriger vers des solutions adaptées en fonction de la performance des matériaux isolants, de la meilleure technique entre isolation thermique par l’intérieur, ou par l’extérieur, mais aussi du budget correspondant. Étant donné la complexité de la plupart des opérations, l’intervention d’un professionnel de l’isolation thermique est souvent indispensable, pour réaliser les travaux dans les règles de l’art.
Les toits, combles et plafonds
- En procédant à une isolation de la toiture par l’extérieur, il faut envisager de devoir la déposer dans le cas d’une rénovation, ce qui nécessite un investissement important au niveau matériel et financier. On peut soit intercaler un isolant entre les chevrons de la toiture, ou au-dessus, par la méthode du sarking.
- Pour isoler les combles perdus ou non aménagés, on procède généralement à la technique du soufflage, grâce à une machine à souffler par laquelle est projeté un isolant, généralement de la laine minérale ou ouate de cellulose. Cette technique est très courante en rénovation, car efficace, moins onéreuse, et rapide à réaliser. On peut également installer des panneaux ou rouleaux d’isolants sur les planchers.
- Les rampants des combles aménagés accessibles auront droit à la pose de panneaux ou rouleaux ou à l’injection d’isolant en vrac entre les chevrons et des épaisseurs de laine de roche, de bois, ou végétale.
- La pose d’un faux plafond ou d’un plafond suspendu permet de combler le vide créé, soit avec un isolant mince, soit par collage de couches d’isolants épais sur le plafond.
- Le plafond collé ou tendu consiste à déposer un isolant mince de préférence, sur le plafond, recouvert ensuite par un revêtement en pvc thermo extensible.
Les murs
Si vous devez isoler par l’extérieur vos murs, il convient de déclarer vos travaux au préalable, car ils vont indéniablement changer l’aspect extérieur de la maison.
3 techniques principales
- Sous bardage, l’isolant est fixé au mur et recouvert de lames.
- Sous enduit, il est fixé au mur puis recouvert de couches d’enduit.
- Sous vêture, on fixe des panneaux avec isolants et parements.
Ainsi, la solution la moins contraignante, la moins couteuse et la plus utilisée est l’isolation des murs par l’intérieur, qui a aussi l’avantage de ne pas modifier l’aspect extérieur d’une maison.
- Le doublage sur ossature peut s’appliquer à tous les murs et consiste à projeter des isolants rigides ou semi rigides qui sont ensuite recouverts de plaques de plâtre et décorés. Cette technique permet un grand choix d’isolants, entre ouate de cellulose, laine de verre ou de roche.
- Le doublage collé est très simple à réaliser et avantageux financièrement, puisqu’il consiste à coller directement sur le mur un revêtement avec un isolant incorporé, laine minérale ou polyuréthane. Cependant, il ne convient pas aux murs d’aspect irrégulier.
L’aération et la ventilation
Grâce à l’étanchéité apportée par les travaux d’isolation, les fuites d’air vont disparaitre. Cependant, une bonne isolation ne doit pas empêcher l’air de se renouveler régulièrement pour préserver le bâti et ouvrir les fenêtres en hiver n’est pas vraiment conseillé pour réduire sa consommation d’énergie.
Par conséquent, la solution idéale est d’installer un système de ventilation contrôlée VMC. A simple ou double flux, il a pour but de limiter les transferts de chaleur l’hiver et de fraicheur l’été, éviter l’apparition d’humidité et permettre une bonne qualité d’air à l’intérieur du logement.
Les fenêtres, portes et ouvertures
Les déperditions thermiques dans un logement proviennent souvent des ouvertures liées aux fenêtres, baies vitrées ou portes, à cause d’un simple vitrage, ou d’une menuiserie défaillante. Aujourd’hui, les fenêtres ont plusieurs fonctions, entre confort thermique, acoustique et sécuritaire. C’est pourquoi il est parfois nécessaire de les changer, si vous voulez faire des économies d’énergie. Vous pouvez opter pour un cadre PVC, en aluminium ou en bois, matériaux performants que vous pouvez choisir également dans le cas d’un changement de portes.
Néanmoins, la performance thermique est largement améliorée par les propriétés du vitrage. La solution idéale est donc de remplacer vos anciennes fenêtres par un modèle double vitrage voire triple, selon le niveau de performance énergétique ou phonique à atteindre. Les volets jouent aussi un rôle important pour renforcer l’isolation, faisant rempart contre le froid l’hiver et la chaleur en été, qu’ils soient roulants, motorisés ou battants.
Les sols et planchers
Dans l’ordre des priorités, les sols et planchers sont les endroits à isoler en dernier lieu, car ils produisent moins de pertes thermiques. Toutefois, leur isolation représente une source d’économies non négligeable. En outre, dans une maison, isoler le plancher bas évite le transfert de chaleur vers le sol et bloque le froid provenant de la terre.
Cependant la technique employée va dépendre des caractéristiques du logement :
- Sur un plancher en terre plein, la méthode consiste à rajouter une couche d’isolant rigide en laine minérale ou synthétique, recouvert par une chape et un revêtement au choix.
- Sur un vide-sanitaire, on procède à l’installation d’une dalle, simple ou flottante, ou d’un plancher en béton par le dessous du sol ou au-dessus du vide sanitaire.
- L’isolation par le dessous dans le cas d’un sous-sol, cave ou garage, reste la solution la plus pratique. Simple à mettre en place, elle consiste à fixer des plaques isolantes sur le plafond du sous-sol.
Les ponts thermiques
Les ponts thermiques se produisent quand les zones de jonction entre 2 endroits d’une maison provoquent des fuites d’air. Ainsi, ils peuvent survenir de liaisons entre le toit et les murs, entre le plancher et les murs, et les différentes ouvertures, parmi les fenêtres ou les portes.
Lorsqu’on veut renforcer l’isolation thermique d’une habitation, même s’ils représentent les taux de déperditions thermiques les moins importants, il ne faut pas les négliger. En effet, ce transfert thermique crée des problèmes de condensation, de moisissure, fait augmenter la température l’été et la fait baisser l’hiver.
Des solutions simples existent comme l’ajout de joints de calfeutrage ou de rubans adhésifs isolants au niveau des portes et fenêtres, l’installation de rideaux thermiques, d’un tapis au sol, ou d’un parquet chauffant. Mais, pour parvenir à un niveau de performance thermique satisfaisant, le recours aux services d’un professionnel est souvent indispensable. Il proposera des solutions adaptées, entre l’application d’isolants résistants aux emplacements stratégiques, l’installation d’une chape flottante, d’un pare vapeur, de rouleaux ou panneaux avec double isolation.
Comment choisir le meilleur isolant thermique pour chaque lieu à isoler ?
En rénovation, le choix d’un isolant adapté à chaque surface dépend de plusieurs facteurs, dont sa forme, sa catégorie, ou son épaisseur, et de normes obligatoires selon les travaux mis en place.
Les exigences de la règlementation pour les lieux à rénover en isolation thermique
Pour certains types d’isolation, et selon la zone climatique où se situe le logement rénové, la résistance R du matériau ajoutée à la résistance thermique de la paroi doit atteindre une performance minimale. Cette condition est indispensable pour correspondre aux normes du RTE, règlement thermique dans les bâtiments existants, et pour avoir droit à des aides financières.
Résistance R minimale exigée par la RTE paroi + isolant :
- Planchers de combles perdus : 4,8 m2.K/W
- Combles aménagés (toitures de pente >60°) : 4 à 4,4 m2.K/W
- Murs donnant sur l’extérieur et rampants de toiture < 60°: 2,2 à 2, 90 m2.K/W
- Murs en contact avec un local non chauffé : 2 m2.K/W
- Planchers bas donnant sur l’extérieur ou local non chauffé : 2,1 à 2,7 m2.K/W
Ainsi, plus le R est élevé, plus le matériau est résistant. D’autre part, la résistance thermique dépend de la conductivité thermique (coefficient lambda) appliquée à l’épaisseur de l’isolant. Plus le coefficient lambda est faible, plus le matériau est isolant.
Pour vous repérer, vous pouvez vous fier à la valeur m2K/W des produits dont l’emballage porte l’indication CE ou la certification ACERMI. L’indice de valeur de résistance vous permet de savoir quelle épaisseur doit correspondre à l’isolant visé.
Les parois vitrées doivent également correspondre à des normes précises définies par le coefficient de transmission U qui ne doit pas dépasser un certain niveau, suivant la paroi.
En revanche, les travaux d’étanchéité à l’air n’ont pas de caractère obligatoire dans le RT existant.
Choisir un isolant selon sa forme et sa matière
Concernant la catégorie d’isolants à privilégier, si les isolants naturels sont plus écologiques, comme la ouate de cellulose, leur prix est plus élevé que les isolants minéraux, comme la laine de verre, qui est l’isolant offrant le meilleur rapport qualité prix. Le polyuréthane est un isolant synthétique efficace contre les ponts thermiques des murs et pour les toitures. Les isolants minces de nouvelle génération sont adaptés en priorité pour l’isolation intérieure des murs et des plafonds, pour perdre le moins de surface habitable.
La forme est aussi un facteur essentiel dans le choix d’un isolant. Ainsi, on privilégie l’utilisation d’isolants rigides ou semi-rigides en panneaux pour toutes les surfaces, des isolants souples pour les planchers bas, ou des isolants en vrac pour les combles perdus.
Combien coûte l’isolation thermique d’un logement ?
Afin de calculer le prix d’une isolation thermique dans la rénovation d’un appartement ou d’une maison, il faut prendre en compte avant tout la surface à isoler et le choix des matériaux. Le prix d’un devis dépendra aussi des techniques plus ou moins complexes, de la main d’œuvre, ou encore de la zone climatique où se situe le logement à rénover. Enfin, il faut rajouter le coût des accessoires et des finitions faisant intervenir différents corps de métiers.
Dans tous les cas, la rénovation par l’extérieur exigeant des techniques plus complexes, est la méthode d’isolation la plus onéreuse.
- Prix moyen isolation par l’intérieur : 30 euros/m2
- Prix moyen isolation par l’extérieur : Entre 50 et 180 euros/m2
Exemples de tarifs d’isolation thermique par lieux :
- Isolation des murs par l’intérieur : De 25 à 55 euros /m2
- Isolation des murs par l’extérieur : De 100 à 180 euros /m2
- Isolation des combles perdus : De 15 à 30 euros /m2
- Isolation des combles aménagés : De 30 à 50 euros /m2
- Isolation par l’extérieur d’un toit : De 30 à 40 euros /m2
- Isolation d’un plancher : De 40 à 120 euros /m2
En outre, parmi les coûts annexes, en isolation extérieure, il faut rajouter ceux dus à l’étude thermique avant travaux, à l’intervention d’un charpentier ou d’un menuisier. On tiendra compte également dans la facture finale, des frais de pose de parement, des travaux éventuels de peinture, d’électricité, ou de l’installation d’une VMC.
C’est pourquoi il faut bien analyser ces différentes options avant de concrétiser un projet d’isolation thermique pour son logement. En demandant un devis en ligne sur Renovisolation, vous recevez les meilleures propositions de spécialistes et bénéficiez d’une panoplie de services de rénovation d’habitation pour accompagner vos travaux d’isolation.
Des aides financières attribuées suivant les lieux d’isolation thermique
L’isolation thermique rentre dans le cadre de dispositifs d’aides publiques et privées pour travaux de rénovation énergétique, Cependant, une certaine catégorie de travaux est prise en compte dans les aides publiques. Ainsi, MaPrimeRénov’exclut les travaux de rénovation des combles et des planchers dans son dispositif.
- MaPrimeRénov’ : Concerne tous travaux d’isolation thermique, sauf les combles et planchers. Son montant dépend des revenus du foyer. Concerne les logements de plus de 15 ans.
- MaPrimeRénov’ Sérénité : Pour les revenus très modestes. Concerne les logements de plus de 15 ans. Les travaux doivent donner lieu à un gain énergétique < à35 %.
- CEE (Certificat d’économie d’énergie) : Aide privée pour tous travaux, cumulable avec MaPrimeRénov, sous forme de primes « énergie » en bons d’achats, ou de versements directs des fournisseurs d’énergie. Son montant est proportionnel aux revenus.
- Eco-prêt à taux zéro : Prêt accordé pour tous travaux d’isolation. A rembourser dans un délai de 20 ans. Cumulable avec toutes les aides.
- TVA à 5,5 % : Concerne tous travaux d’isolation. Réduction immédiate sur devis. Cumulable avec toutes les aides.
Toutefois, pour bénéficier de ces aides financières, vous devez faire réaliser vos travaux par un professionnel RGE, soit reconnu garant de l’environnement. En outre, les isolants thermiques choisis en rénovation doivent correspondre à des normes de résistance minimales.
Résistance R minimale exigée paroi + isolant :
- Planchers de combles perdus : 7 m2.K/W
- Combles aménagés (toitures de pente >60°) : 6 m2.K/W
- Murs donnant sur l’extérieur et rampants de toiture < 60°: 3.7 m2.K/W
- Planchers bas : 3 m2.K/W